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s’infiltre et je m’éveille fatigué d’une nuit sans sommeil.

— Monsieur viendra-t-il à la salle à manger aujourd’hui ?

— Oui, Louisa.

— Monsieur se sent mieux qu’hier, n’est-ce pas ?

Accoudé sur mes oreillers, je regarde cette belle fille de montagne, saine et forte, dont les cheveux lourds et cuivrés s’échappent en vagues du bonnet vaudois. Elle est rose comme un nuage d’automne au soleil couchant et je compare ma pauvre fragilité à cette robustesse, et je me demande si, en accouplant une des fleurs anémiées à cette fleur du Là-Haut, elle ne reprendrait pas du souffle et de la beauté.

Et je me lève, les jambes sans force,