Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que la chambre où l’on attend avec un peu d’espoir est la sœur de la chambre lointaine où déjà l’on pleure.

Mes levers n’ont plus la même tristesse. Je ne souffre plus par moi ; on me fait souffrir et je suis l’infirme, à l’âme raffinée, qui s’est oublié dans la détresse des autres !

Ce matin, c’est ma mère qui m’éveille et je quitte ma chambre à son bras. La servante est sortie de bonne heure pour s’informer de la nuit de Resey.

Je m’impatiente déjà :

— La bonne n’est pas de retour ?

— Pas encore…

— À quoi songes-tu ?

— À rien… je prie…

— Maman, si Resey allait… partir ! Je sens des malheurs autour de ma