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les cloches évanouies d’angelus et la musique frêle des pipeaux mêlée. Les motifs reviennent en un conte et c’est maintenant un décor simple qui s’étale devant moi comme devant une maison fermée, indifférente par sa forme, mais vivante de toute son âme enclose.

Je ne suis qu’avec la musique et mes doigts, sur le clavier, sont la main serrée que je lui donne pour ne pas encore la perdre.

Le piano pourrait me dire des histoires si je n’étais un livre moi-même et si j’avais encore du temps pour écouter après m’être lu.

Il pourrait me chanter l’émotion qu’une femme y appuya, l’énervante monotonie des leçons premières et plus près de moi les souvenirs chers :