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parfumé d’âmes royales et de gestes d’Anjou !

Ma pensée s’échappe, mais mes yeux sont les boulets qui me rivent à la cellule, au préau et à la conciergerie.

Je dis mon âge. On ne me laisse point passer.

Je dis : Qu’est-ce que cela peut vous faire que je sois heureux ?

On ne m’écoute point et je refais lentement le tour de moi-même.

Je dis encore : laissez-moi libre un jour, une heure afin que je fasse des provisions de clartés pour longtemps, pour que celles-ci remplacent celles que j’épuise sans m’arrêter. Car j’épuise l’eau qui coule des figures et des paysages en moi. Je la bois avidement parce que je n’ai point en-