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que le regard y est entré avec la joie du soleil ; et les couleurs du temps qui sont l’harmonie, la peine et le reflet des âmes fragiles, tout cela comme c’est éteint !

Je repose sur un divan ce qui n’est pas ma fatigue, mais seulement le mensonge du sommeil qui me fait croire pareil aux vivants de la rue.

Je suis tout le soir, non tout le soir du songe, mais tout le soir du délire où l’on tient la main des enfants qui ont peur, parce que la crémaillère de la cheminée a tremblé sous le poids du vent, et parce qu’un cheveu de lune a taché de blanc un coin de la chambre.

Je suis tout le soir plus fort que le jour, le soir qui se continue sur lui-même et qui marche à pas lents sur