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sombre des algues sur les planches dressées.

Ô l’eau qui bouge !

Au tombant des fenêtres, sur les façades rugueuses des maisons, des linges pendaient, soutenus par la tension des cordes ajustées aux espagnolettes ! Des femmes riaient, derrière les vitres sales, à des matelots de commerce attablés aux terrasses des bars, devant l’opale des absinthes, et des accordéons vibraient sous la pression des mains plissant et déplissant de la musique.

J’ai reconnu Marseille ! L’eau morte du Léman me renvoyait une image de vie violente, inaccoutumée, en opposition avec tout ce qui m’enveloppait : mal, langueur, brume, hôtels pour neurasthéniques et jardins en ordre.