les plus pures dont puisse s’enorgueillir l’Angleterre.
Nous ajouterons que, si jamais étranger eut droit de cité en France, c’est bien certainement le défenseur éloquent de notre grande Révolution et l’écrivain élégant, d’un esprit si français, de l’École de la Médisance.
« Si sa conduite publique eût été moins ferme et moins désintéressée, conclut justement M. Moore, Sheridan se serait assuré les moyens d’être indépendant et respectable dans sa vie privée. Il serait mort en riche apostat, au lieu de terminer dans l’indigence une vie patriotique. Il aurait, pour nous servir de ses expressions, caché sa tête sous une couronne[1], au lieu de se borner à acquérir le trésor stérile de la reconnaissance nationale. Si donc nous admirons les sacrifices qu’il a faits à la cause de la liberté, nous serons plus indulgents pour ses erreurs et ses imprudences ; et, puisque le temps des miracles est passé, contentons-nous de voir en lui un martyr, sans exiger qu’il ait été un saint. »
- ↑ Il y a ici un jeu de mots. La couronne est une pièce de monnaie qui vaut 5 schellings (6 fr. 25).