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sement pour mentir en cette occasion ; mais, malheureusement, on m’a offert le double pour dire la vérité.

Sir Peter. — À fourbe, fourbe et demi ! Je vous félicite, madame, du succès de votre entreprise.

Lady Sneerwell, passant. — Honte et tourments d’enfer sur vous tous !

Lady Teazle. — Arrêtez, lady Sneerwell : avant de vous en aller, laissez-moi vous remercier de la peine que vous avez prise avec monsieur d’écrire des lettres de moi à l’adresse de Charles, et d’y répondre vous-même ; laissez-moi aussi vous prier de présenter mes respects à l’institution médisante que vous présidez, et informer vos collègues que lady Teazle, licenciée, se permet de leur renvoyer le diplôme qui lui a été conféré, car elle renonce à exercer et à tuer désormais les gens dans leur honneur.

Lady Sneerwell. — Vous aussi, madame !… Vous provoquez… vous insultez ! Puisse votre mari vivre encore cinquante ans ! (Elle sort.)

Sir Peter. — Dieux ! quelle furie !

Lady Teazle. — C’est une méchante créature, en vérité !

Sir Peter, lui prenant la main. — Comment ! pas pour son dernier souhait ?

Lady Teazle. — Oh ! non !

Sir Oliver, à Joseph. — Eh bien, monsieur, qu’avez-vous à dire à présent ?

Joseph. — Monsieur, je suis si stupéfait de voir que lady Sneerwell ait été capable de chercher à corrompre ainsi M. Snake pour nous en imposer à