tagea la fortune gouvernementale. Sous-secrétaire d’État de la guerre en 1782 et secrétaire de la Trésorerie l’année suivante, il donna sa démission quand ses amis quittèrent le pouvoir.
En 1787, le procès du gouverneur des Indes, Hastings, dont il combattit énergiquement l’administration cruelle et despotique, plaça Sheridan au premier rang des orateurs du parlement. Dans les questions de la régence du prince de Galles, de la suspension du bill de l’habeas corpus, etc., et surtout dans la défense de la Révolution française, il rivalisa de talent avec Fox et atteignit la plus haute éloquence. Ses adversaires mêmes ne purent lui refuser le témoignage de leur admiration.
Mais, à partir de 1809, commença sous de tristes auspices la troisième période d’une vie jusque-là si heureuse. Sheridan perdit sa femme, qu’il n’avait jamais cessé d’aimer avec toute l’ardeur de ses jeunes années. Le théâtre de Drury-Lane fut incendié et, quand on l’eut reconstruit, Sheridan ruiné dut en abandonner la direction. En 1812, lors des élections générales, il ne fut pas renommé, et ses amis les whigs qui, revenus au pouvoir, auraient pu lui donner une charge pour vivre, l’oublièrent ou le dédaignèrent.
Ainsi frappé dans ses affections, sa fortune et ses espérances, Sheridan ne traîna plus qu’une existence misérable. Contraint d’engager sa bibliothèque et de vendre jusqu’au portrait de sa femme, dernier et précieux souvenir, il lui fallut subir tous les déboires, toutes les tortures, jusqu’à l’humiliation de la prison pour dettes. Ce fut le coup suprême. Il en était à peine sorti, grâce à la compassion de son médecin, que, malade, abreuvé de dégoûts, il mourut dans le plus complet dénûment le 7 juin 1816, à l’âge de 65 ans.
Triste ironie du sort ! On lui fit des funérailles