Sir Oliver. — Je n’en aurais pas besoin… il suffirait de mes malheurs pour me recommander. Mais je m’imaginais que, grâce à sa munificence, vous pouviez m’obliger à son défaut.
Joseph. — Mon cher monsieur, vous êtes fort mal renseigné. Sir Oliver est un brave homme, un très-brave homme ; mais l’avarice, M. Stanley, est le défaut de son âge. Je vous dirai, mon bon monsieur, en confidence, que ce qu’il a fait pour moi ou rien, c’est la même chose ; ce qui n’empêche pas, je le sais, que le monde ne pense le contraire ; et, quant à moi, je me suis bien gardé de démentir ce bruit.
Sir Oliver. — Comment ! il ne vous a pas fait parvenir des lingots… des roupies… des pagodes[1] ?
Joseph. — Oh ! cher monsieur, rien de semblable… Non, non… quelques cadeaux par-ci, par-là… des porcelaines, des châles, du thé noir, des diablotins et des pétards indiens… pas davantage, je vous l’assure.
Sir Oliver, à part. — Voilà son grand merci pour mes douze mille livres[2]… Des diablotins et des pétards indiens !
Joseph. — Et puis, mon cher monsieur, vous avez certainement entendu parler des folies de mon frère : il y a bien peu de gens capables de croire ce que j’ai fait pour ce malheureux jeune homme.
Sir Oliver, à part. — Ce n’est toujours pas moi !