Sir Peter. — Eh bien, à présent que nous sommes seuls, voici, mon cher ami, le sujet sur lequel je désire m’ouvrir à vous… C’est un point de la plus grande importance pour mon repos… En un mot, mon bon ami, la conduite de lady Teazle depuis quelque temps me rend fort malheureux.
Joseph. — En vérité ! Je suis désolé de l’apprendre.
Sir Peter. — Oui, il n’est que trop manifeste qu’elle n’a pas la moindre sympathie pour moi ; mais, voici le pire, j’ai de fortes présomptions qu’elle a formé une liaison ailleurs.
Joseph. — Pas possible ! vous m’étonnez !
Sir Peter. — Si ; et, entre nous, je crois que j’ai découvert la personne.
Joseph. — Ah ! bah ! vous m’alarmez excessivement.
Sir Peter. — Oui, mon cher ami, je savais à quel point vous compatiriez à mes maux !
Joseph. — Certes… croyez-moi, sir Peter, une telle découverte ne m’affligerait pas moins que vous.
Sir Peter. — J’en suis convaincu… Ah ! quel bonheur d’avoir un ami à qui pouvoir confier même ses secrets de famille… Mais ne devinez-vous pas un peu qui je veux dire ?
Joseph. — J’en suis à cent lieues. Ce ne serait pas sir Benjamin Backbite ?
Sir Peter. — Oh ! non !… Et Charles, qu’en dites-vous ?
Joseph. — Mon frère ! impossible !
Sir Peter. — Oh ! mon cher ami, la bonté de