lourds comme les originaux : on n’en fait plus comme ça aujourd’hui.
Sir Oliver. — Ah ! l’on ne verra jamais plus de tels types.
Charles. — Je l’espère bien… Ainsi, vous voyez, maître Premium, comme j’aime la vie d’intérieur : je passe mes soirées ici, entouré de ma famille… Mais, allons, montez à votre bureau, M. le commissaire-priseur ; ce vieux fauteuil délabré de mon grand-père en tiendra lieu. (Il avance le fauteuil.)
Careless. — Oui, oui, parfait… Mais, Charles, je n’ai pas de marteau ; et qu’est-ce qu’un commissaire-priseur sans marteau ?
Charles. — Parbleu, c’est vrai… (Prenant la généalogie suspendue à droite.) Quel est ce parchemin ?… Oh ! notre généalogie complète. Tenez, Careless… cela vaut mieux qu’un vil morceau d’acajou ; je vous donne un arbre de famille, chenapan que vous êtes… Il vous servira de marteau, et maintenant vous pouvez faire tomber mes ancêtres sous les enchères en les frappant de leur propre généalogie[1].
Sir Oliver, à part. — Quel dénaturé vaurien !… un parricide… après décès.
Careless. — Oui, oui, c’est vraiment un tableau de votre race ; ma foi, Charles, c’est bien ce que vous auriez pu trouver de mieux, car il ne nous servira pas seulement de marteau, mais
- ↑ Il y a ici un jeu de mots que nous avons essayé de rendre. Knock down veut dire à la fois adjuger (en frappant avec le marteau) et assommer.