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trouvé le corps, je fus parfaitement tranquille sur les conséquences de l’affaire.

J’entrai dans la chambre où le cadavre reposait, et je lui fus confronté. Comment décrire ce que j’éprouvai à cet aspect ? Je me sens encore saisi d’horreur, et je ne puis penser à ce moment terrible sans trembler, et sans tomber dans un désespoir qui me rappelle faiblement l’angoisse dont je fus saisi en le reconnaissant. Le jugement, la présence du magistrat et des témoins sortirent comme un songe de ma mémoire, lorsque je vis Henri Clerval, dont le corps était inanimé et étendu devant moi. Je respirais à peine, je me jetai sur le cadavre en m’écriant : « Mon cher