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qui, la nuit dernière, a été trouvé assassiné ».

Je tressaillis à cette réponse ; mais je me remis bientôt. J’étais innocent : il serait facile de le prouver. Je suivis donc mon conducteur en silence, et je fus conduis dans une des meilleures maisons de la ville. J’étais prêt à tomber de fatigue et de faim ; mais, étant entouré de la foule, je pensai qu’il était convenable de rassembler toute ma force, afin qu’on n’attribua pas la faiblesse de mon corps à la crainte, ou aux remords du crime. Je m’attendais peu alors au malheur qui allait dans quelques momens peser sur moi, et étouffer dans l’horreur et le désespoir toute crainte d’ignominie ou de mort.