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tout-à-coup je vis la terre vers le sud.

Dans un moment où j’étais presque mort de fatigue, et du doute affreux dans lequel j’étais depuis plusieurs heures, cette certitude soudaine de la vie pénétra jusqu’à mon cœur comme une source vivifiante de joie, et me fit verser des larmes.

Combien nos sentimens sont variables ! Combien est étrange cet amour opiniâtre de la vie, même dans l’excès de la misère ! Je fis une autre voile avec une partie de mon vêtement, et je me dirigeai promptement vers la terre. Elle paraissait déserte et couverte de rochers ; mais, en approchant davantage, je distinguai facilement des traces de cul-