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le ciel couvert de nuages, que le vent chassait et auxquels d’autres nuages succédaient rapidement : je regardais la mer, qui allait être mon tombeau. « Démon, m’écriai-je, te voilà déjà satisfait » ! Je pensai à Élisabeth, à mon père, et à Clerval ; et je tombai dans une rêverie si désespérante et si effrayante, que, même à présent, quand la scène va se fermer devant moi pour toujours, je tremble de me la rappeler.

Quelques heures après, le soleil pencha vers l’horizon ; le vent se changea insensiblement en une douce brise, et l’agitation de la mer fit place à un calme plat. Je m’affaiblissais, et j’étais à peine capable de tenir le gouvernail, quand