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des hommes, je devais m’attendre à être sacrifié, ou à voir ceux que j’aimais le plus mourir de la main d’un Démon, que j’avais créé moi-même.

Je me promenais dans l’île comme un spectre inquiet, séparé de tout ce qu’il aimait, et malheureux de cette séparation. Vers midi, à l’heure où le soleil est le plus élevé, je m’étendis sur le gazon, et je m’endormis profondément. Je n’avais pas dormi de toute la nuit précédente ; mes nerfs étaient agités, et mes yeux échauffés par la veille et la douleur : je fus rafraîchi par ce sommeil. En me réveillant, je crus appartenir encore à une race d’êtres humains semblables à moi-même ; et je me