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l’esprit frappé par le souvenir de ma malheureuse promesse. Mon père remarqua ce changement avec plaisir, et chercha le moyen de dissiper ce qui restait de ma mélancolie, dont les noirs accès revenaient de temps en temps, et troublaient le bonheur dont j’étais près de jouir. Dans ces momens je me renfermais dans la solitude la plus profonde. Je passais des journées entières sur le lac, dans une barque, seul, silencieux, et indifférent au spectacle des cieux comme au bruit des vagues ; mais la vivacité de l’air, et l’éclat du soleil manquaient rarement de me rendre quelque tranquillité ; et, à mon retour, j’accueillais mes amis avec un sourire plus agréable et un cœur plus gai.