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je me dirigeai vers mon appartement. J’étais seul ; personne n’était auprès de moi pour dissiper mon chagrin, et calmer les pensées les plus terribles sous lesquelles je succombais.

Pendant plusieurs heures, assis près de ma fenêtre, je fixai les yeux sur la mer : elle était presqu’immobile ; les vents se taisaient, et toute la nature reposait à l’éclat paisible de la lune. Quelques vaisseaux pêcheurs paraissaient seuls ; et, de temps en temps, la douce brise apportait les voix des pêcheurs qui s’appelaient entr’eux. Je jouissais de ce silence, sans sentir à peine combien il était profond, quand mon oreille fut tout à coup frappée par un bruit de rames qui