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sitions auraient pu, sans doute, surprendre les montagnards ; mais le besoin et la pauvreté engourdissent tellement leurs sens, qu’ils n’y firent aucune attention. De cette manière, je vécus sans être observé, ni dérangé, et je fus à peine remercié de leur fournir des vêtemens et des alimens, tant la souffrance émousse les sensations les plus simples des hommes !

Dans cette retraite, je consacrais la matinée au travail ; mais le soir, lorsque le temps le permettait, je me promenais sur le bord pierreux de la mer, prêtant l’oreille au mugissement des vagues qui se brisaient à mes pieds. C’était une scène à la fois monotone et variée. Je pensais au Switzerland, si peu