Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tées, et qui étaient pour les philosophes les plus distingués.

Si ce voyage avait eu lieu pendant mes jours d’étude et de bonheur, il m’aurait fait goûter un plaisir inexprimable ; mais mon existence était traînante, et mon unique but, en visitant ces hommes célèbres, était de tirer parti de leurs connaissances, pour l’objet auquel ma destinée était liée d’une manière si terrible. La société était fatigante pour moi ; mais seul, j’étais libre de contempler le ciel et la terre ; la voix d’Henry adoucissait mes ennuis, et je pouvais ainsi m’abuser moi-même dans une paix passagère. Des visages gais et vifs, au contraire, ne pouvaient m’intéresser, et reportaient le déses-