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pouvait satisfaire son esprit ardent. Il aimait avec ardeur les beautés de la nature, que les autres ne regardent qu’avec admiration.

Il aimait avec passion le bruit de la cataracte ; il trouvait un attrait dans le rocher élevé, dans la montagne, dans le bois épais et mélancolique, dans ses couleurs et ses formes : ce sentiment, et cet amour, qui n’avaient pas besoin d’un charme plus éloigné, étaient entretenus par la pensée : car ce n’était pas à ses yeux qu’il devait le plaisir qu’il éprouvait[1].

Et où est-il maintenant ? Est-il perdu à jamais cet être doux et aimable ? N’est-il plus cet esprit si fécond, si riche en pensées hardies et magnifiques, qui formaient un

  1. Wordsworth’s « Tintern Abbey ».