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qui chassa son ami d’une manière outrageante ? Pourquoi ne détestez-vous pas le paysan, qui voulut tuer le sauveur de sa fille ? Non ; ce sont des êtres vertueux et sans taches ! Moi, qui suis malheureux et abandonné, je suis un objet de rebut, qui doit être méprisé, repoussé, et foulé aux pieds. Même à présent, je sens bouillir mon sang au souvenir de cette injustice.

» Mais il est vrai que je suis un misérable. J’ai assassiné celui qui était aimable et sans appui ; j’ai étranglé l’innocent pendant son sommeil ; j’ai étouffé celui qui n’avait jamais fait aucun mal ni à moi, ni à aucun