Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous attendrez mon retour avec inquiétude. Les années s’écouleront, et vous serez tourmentée par des alternatives de désespoir et d’espérance. Oh ! ma chère sœur, les tourmens qu’éprouvera votre cœur, dans une attente peut-être vaine, me paraissent plus terribles que la mort ; mais vous avez un époux, et d’aimables enfans ; vous pouvez être heureuse : que le ciel répande sur vous ses bénédictions !

» Mon malheureux hôte me regarde avec la plus tendre compassion. Il tâche de me donner de l’espoir ; il parle comme si la vie était un bien qu’il estime. Il me rappelle que les navigateurs, qui se sont exposés avant moi sur cette mer, ont souvent eu à craindre