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son infortune ! Il semble sentir son propre mérite, et la grandeur de sa chûte.

« Lorsque j’étais plus jeune, disait-il, je me sentais appelé à quelque grande entreprise. Mes sentimens sont profonds ; mais tel était le calme de mon jugement, qu’il me rendait propre à m’illustrer par des faits éclatans.

» J’étais soutenu par le sentiment de mon mérite, lorsque d’autres en eussent été écrasés ; car il me semblait que c’était un crime de consumer dans un chagrin inutile, ces talens qui pouvaient être utiles à mes semblables. En réfléchissant à l’œuvre que j’ai accomplie, et