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assez puissantes pour étouffer tout autre sentiment. Après un léger repos, pendant lequel les esprits des morts vinrent me visiter et m’exciter à la fatigue et à la vengeance, je me préparai pour mon voyage.

J’échangeai mon traîneau de terre pour un autre propre aux inégalités des glaces de l’Océan ; je pris une abondante provision de vivres, et je partis de terre.

Je ne puis dire combien de jours j’ai passés depuis ce départ ; ce que je sais, c’est que j’ai été exposé à une détresse que je n’ai eu le courage de supporter, qu’à cause du juste et éternel sentiment de vengeance dont mon cœur est consumé. Souvent des montagnes de