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duisait à aucune terre ; et ils conjecturaient qu’il serait bientôt englouti, si la glace venait à se rompre, ou qu’il succomberait à la rigueur éternelle du froid.

À cette nouvelle, je tombai un moment dans un accès de désespoir. Il m’avait échappé, et il me mettait dans la nécessité de commencer un voyage mortel, et presque sans fin, à travers les montagnes de glace de l’Océan, et de braver un froid que peu d’habitans pouvaient long-temps supporter, et auquel moi, né dans un climat agréable et chaud, je ne pouvais espérer de survivre. Cependant, à l’idée que le Démon vivrait et serait triomphant, ma rage et la vengeance se ranimèrent et furent