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je vis le démon entrer pendant la nuit, et se cacher dans un vaisseau destiné pour la mer Noire. Je pris passage sur le même navire ; mais il échappa, je ne sais comment.

Au milieu des déserts de la Tartarie et de la Russie, je n’ai pu l’atteindre, mais j’ai toujours suivi ses traces. Tantôt les paysans, effrayés par cette horrible apparition, m’instruisaient de la route qu’il tenait ; tantôt lui-même, il me laissait quelque signe pour me guider, dans la crainte que, si je perdais toute tracé, je ne me livrasse au désespoir et ne voulusse mourir. Souvent je recevais la neige sur ma tête, et je voyais l’empreinte de son énorme pas sur la plaine blanchie. Vous, qui entrez dans la