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on me l’apprit, je n’avais eu d’autre habitation qu’une cellule solitaire.

Mais la liberté eût été pour moi un don inutile, si mon retour à la raison n’eût en même temps excité ma vengeance. Assiégé continuellement du souvenir de mes infortunes passées, je commençai à réfléchir sur leur cause… sur le monstre que j’avais créé, ce misérable Démon que j’avais jeté sur la terre pour ma perte. J’étais animé d’un transport de rage en pensant à lui, et j’aurais voulu le tenir entre mes mains, pour accomplir sur sa tête exécrable une vengeance complète et signalée.

Ma haine ne se borna pas long-temps à des désirs inutiles. Je me