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de mes membres. Cet état ne dura qu’un instant ; le cri se répéta… ; je me précipitai dans la chambre.

Grand Dieu ! pourquoi n’expirai-je pas alors ? Pourquoi suis-je ici à raconter l’anéantissement de mes plus douces espérances, et de la créature la plus pure qui existât sur la terre ? Elle était sans vie et inanimée, jetée en travers du lit, la tête renversée, la figure pâle, décomposée, et à moitié couverte par ses cheveux. De quelque côté que je me tourne, je vois la même figure ; ses bras et son corps de la pâleur de la mort étaient jetés par l’assassin sur la couche nuptiale comme dans une bière funèbre. Ai-je pu voir ce spectacle, et vivre ? Hélas ! la vie est opiniâtre, et s’attache