Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la beauté du site. Tantôt, d’un côté du lac, nous avions en vue le mont Salève, les collines agréables de Montalêgre, et, un peu plus loin, plus élevé que tout le reste, le superbe Mont-Blanc, et la chaîne de montagnes couvertes de chênes qui s’efforcent en vain de l’égaler ; tantôt, en longeant la rive opposée, nous avions la vue du redoutable Jura, opposant son flanc noir à l’ambitieux qui voudrait abandonner sa patrie, et une barrière presqu’insurmontable au conquérant qui voudrait l’asservir.

Je pris la main d’Élisabeth : « Vous êtes triste, mon amie ; ah ! si vous saviez ce que j’ai souffert, et ce que je puis encore souffrir, vous tâcheriez de me