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Clerval, mon ami et mon cher compagnon, avait été ma victime et celle du monstre que j’avais créé. Je repassai dans ma mémoire tous les événemens de ma vie, mon bonheur paisible pendant que j’étais à Genève au sein de ma famille, la mort de ma mère, et mon départ pour Ingolstadt. Je me souvins en tremblant de l’enthousiasme insensé qui m’avait excité à créer mon hideux ennemi, et je me rappelai la nuit dans laquelle il reçut la vie. Je ne pus suivre le fil de mes pensées ; je fus accablé de mille sentimens divers, et je finis par pleurer avec amertume.

Depuis que j’étais rétabli de la fièvre, j’avais coutume de prendre chaque soir un peu de laudanum ;