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où l’on trouva le corps de mon ami ; quinze jours après mon arrivée, je sortis de prison.

Mon père fut ravi que je n’eusse plus à porter la honte d’une charge criminelle, que je fusse libre de respirer encore un air pur, et de retourner dans mon pays natal. Je ne partageais pas ces sentimens ; car les murs d’un donjon ou d’un palais m’étaient également odieux. La coupe de la vie était empoisonnée pour toujours ; le soleil brillait, il est vrai, pour moi comme pour celui dont le cœur est heureux et content, mais je ne voyais autour de moi qu’une obscurité épaisse et effrayante ; obscurité qu’aucune lumière ne pouvait percer, si ce n’est celle de deux yeux qui bril-