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c’était lui qui m’avait donné un médecin et une garde. À la vérité, il venait rarement me voir ; car, malgré son vif désir de soulager les souffrances de toute créature humaine, il ne voulait pas être présent au désespoir et au délire affreux d’un assassin. Il venait seulement pour examiner si je n’étais pas négligé ; mais ses visites étaient courtes et rares.

Cependant je me rétablissais insensiblement : un jour j’étais assis dans un fauteuil, les yeux à moitié ouverts, et les joues livides comme la mort ; abattu par le chagrin et le malheur, je me répétais qu’il vaudrait mieux mourir que rester misérablement renfermé dans un monde rempli de méchanceté. Je