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mais mon cœur était oppressé par le désespoir et le remords, dont rien ne pouvait me délivrer. Le sommeil fuyait de mes yeux, j’errais comme un mauvais génie, certain d’avoir causé d’horribles malheurs, et convaincu que j’en préparais de plus horribles encore. Cependant je portais dans le cœur des sentimens de bonté et l’amour de la vertu. J’avais commencé la vie avec des intentions bienveillantes ; et je désirais arriver au moment où je pourrais en faire preuve, et me rendre utile à mes semblables. Maintenant tout était changé : au lieu de cette paix de conscience, qui me permettait de jeter avec satisfaction les yeux sur le passé, et qui donnait à mes espérances une