Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étouffé pour n’être plus entendu. Telles sont les réflexions auxquelles on se livre les premiers jours ; mais lorsque le laps du temps a prouvé la réalité du mal, la douleur commence à se faire sentir plus vivement. Et à qui la main terrible de la mort n’a-t-elle pas enlevé quelqu’affection bien chère ? Pourquoi vous peindre un chagrin que tout le monde a éprouvé ou doit éprouver ? Le temps arrive enfin, où la douleur est plutôt une consolation qu’un mal ; et le sourire n’est pas banni de nos lèvres, quoiqu’il paraisse un sacrilége. Ma mère n’était plus, mais nous avions encore des devoirs à remplir ; car nous devons continuer notre vie dans le calme, et nous trouver heureux, tant qu’il