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tout perdu, et je ne puis recommencer une nouvelle vie ».

» En disant ces paroles, sa figure prit l’expression d’un chagrin calme et profond, qui me toucha le cœur. Il se tut et se retira bientôt dans sa chambre.

» Malgré l’abattement de son esprit, personne ne peut jouir plus vivement que lui des beautés de la nature. Un ciel étoilé, la mer et toutes les vues que présentent ces régions étonnantes semblent encore avoir le pouvoir d’élever son âme au-dessus de la terre. Un tel homme a une double existence : il peut supporter le malheur et être accablé par les revers ; quand il est rentré en lui-même, on dirait d’un