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objet dont je n’ai pu encore jouir, et l’absence de ce bien est pour moi le plus grand des maux. Je n’ai pas d’amis, Marguerite : si je suis animé par l’enthousiasme du succès, je n’aurai personne pour partager ma joie ; si je tombe dans le découragement, personne n’essaiera de relever mon courage. Je confierai mes pensées au papier, il est vrai ; mais c’est une triste ressource pour l’épanchement de ce qu’on éprouve. Je voudrais avoir pour compagnon un homme capable de sympathiser avec moi, dont les yeux répondissent aux miens. Vous pouvez me croire romantique, ma chère sœur ; mais je sens cruellement le manque d’un ami. Que n’ai-je auprès de moi