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je n’osais pas avancer ; je me croyais exposé à toutes sortes de malheurs imaginaires, et je tremblais, sans que je pusse les définir.

Je restai deux jours à Lausanne, dans cet état pénible d’esprit. Je contemplais le lac : les eaux étaient paisibles, tout était calme autour de moi, et les montagnes couvertes de neige, ces palais de la nature, n’étaient pas changés. Le calme et la beauté du ciel me ranimèrent insensiblement, et je continuai mon voyage vers Genève.

La route longeait le lac, qui devenait plus étroit à mesure que j’approchais de ma ville natale. Je découvris plus distinctement les flancs noirs du Jura, et le sommet