Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pensées qui, l’année précédente, m’avaient accablé d’un poids insurmontable, malgré mes efforts pour les éloigner.

Henry se réjouissait de ma gaîté, et partageait sincèrement mes sensations : il s’occupait de m’amuser, et il me rendait compte en même temps des sentimens de son âme. Dans cette occasion, les ressources de son esprit étaient vraiment étonnantes : sa conversation était pleine d’imagination ; et très-souvent, à l’imitation des écrivains Persans et Arabes, il inventait des contes dont les idées et les passions étaient surprenantes. D’autres fois, il récitait mes poèmes favoris, ou proposait des argumens qu’il soutenait avec beaucoup d’esprit.