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heureux. Ma tante conçut beaucoup d’attachement pour elle, ce qui l’engagea à lui donner une éducation supérieure à celle qu’elle avait d’abord espérée. Ce bienfait fut bien placé ; Justine était la petite créature du monde la plus reconnaissante : je ne veux pas dire qu’elle en fît profession ; je ne l’ai jamais entendu l’exprimer par des paroles ; mais ses yeux eussent fait croire qu’elle adorait presque sa protectrice. Quoique son caractère fût fort gai et souvent léger, elle faisait pourtant la plus grande attention au moindre geste de ma tante. Elle la regardait comme le modèle le plus parfait, et elle tâchait d’imiter sa façon de parler et ses manières, au point que,