Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 1.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vie ; je devins même capable d’animer une matière inerte.

L’étonnement où me jetta cette découverte, fit bientôt place au plaisir et au ravissement. Après avoir consumé tant de temps à des travaux pénibles, n’était-ce pas pour moi la récompense la plus douce, que d’arriver enfin au terme de mes désirs ? Mais cette découverte était si grande et si élevée, que tous les degrés par lesquels j’y avais été progressivement conduit, furent oubliés : je ne vis que le résultat. Ce qui, depuis la création du monde, avait été l’objet des études et des désirs des hommes les plus sages, était maintenant en mon pouvoir. Tout se présentait à moi comme une scène magique.