de ses yeux sauvages. Le feu de ces doux orbes a cessé de brûler, et le Silence, lui aussi énamouré de cette voix, enferme sa musique muette dans son âpre prison.
Une vision solennelle, un brillant rêve d’argent nourrit son enfance. Chaque soupir, chaque bruit de la vaste terre et de l’air ambiant, envoya à son cœur ses plus exquises impulsions. Les sources de la divine philosophie ne fuirent pas ses lèvres altérées ; tout ce que le saint passé consacre, dans la vérité de la fable, de grand, de bon, d’adorable, il le sentit et le connut. La première jeunesse passée, il quitta le foyer glacé et le home détesté, pour chercher d’étranges vérités sur des terres inconnues. Bien des déserts désolés, bien des solitudes inextricables ont leurré ses pas intrépides ; et souvent de sa douce voix et de ses doux yeux il acheta aux hommes sauvages son repos et sa nourriture. Il a poursuivi comme son ombre les pas les plus secrets de la nature, partout où le rouge volcan étend comme un dais sur ses champs de neige et ses pinacles de glace sa fumée brûlante ; où les lacs de bitume battent éternellement la pointe nue des sombres îlots de leur vague indolente ; où les cavernes secrètes, hérissées et ténébreuses, faisant tourner autour des sources de feu et de poison leurs dômes étoilés de diamant et d’or, inaccessibles à l’avarice ou à l’orgueil, développent les voûtes de salles sans nombre et sans mesure, regorgeant de nombreuses colonnes de cristal, de claires châsses de perles, et de trônes étincelants de chrysolite. Cependant cette scène d’une plus ample majesté que les gemmes ou l’or, la voûte changeante du ciel et la verte terre, n’avait pas perdu dans son cœur ses droits à l’amour et à l’admiration. Il aimait à s’arrêter longtemps dans les