humains, pendant que les habitations désolées fument tout alentour. L’homme à son aise, qui, près de son chaud foyer, borne les efforts et les aspirations de son cœur d’homme aux actions d’un charitable commerce, et au simple accomplissement des lois communes de décence et de convention, en réprimant les révoltes de son cœur d’homme, se laisse duper par leurs froids sophismes ; il verse peut-être une larme forcée sur le naufrage de la paix, terrestre, quand jusqu’à la porte de sa maison les terribles vagues accourent, quand son fds est assassiné par le tyran, ou que la religion conduit sa femme à la folie furieuse… Mais le pauvre, dont la vie est misère, et crainte, et souci, que le matin ne réveille que pour un travail sans fruit, qui entend toujours le cri de ses enfants affamés, qui ne rencontre que le regard résigné de leur pâle mère, ou l’œil du riche orgueilleux d’où jaillit l’éclair du commandement, et ce spectacle, qui brise le cœur, de milliers d’hommes comme lui ; — il fait peu attention à la rhétorique de la tyrannie. Sa haine est implacable comme ses malheurs ; il n’a qu’un sourire de mépris pour la vaine et amère moquerie des mots ; il sent toute l’horreur des actions du tyran ; il n’est retenu que par le bras du Pouvoir, qui connaît et redoute son inimitié.
« La baguette de fer de la Pauvreté force toujours son misérable esclave à ployer les genoux devant la richesse, à empoisonner d’inutiles peines une vie sans consolation, à resserrer les chaînes mêmes qui l’attachent à son destin. La Nature, impartiale dans sa munificence, a doué l’homme d’une volonté à laquelle tout est soumis ; la matière, avec toutes ses formes transitoires, git docile et maniable à ses pieds, qui, affaiblis par la servitude.