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178 ŒUVRES POÉTIQUES DE SHELLEY

profonde soif de science avait conduit ses pas, et il savait lire dans toutes les voies des hommes à travers l’humanité.

IX

Mais la coutume rend aveugles et endurcit les cœurs les plus hauts ; il avait vu les malheurs qui enchaînaient l’espèce humaine ; mais il jugeait que le destin qui l’avait condamnée à cette abjection la maintiendrait dans cet état ; et dans une telle conviction, pour goûter quelque solide joie, il avait cherché cette retraite. Cependant, quand le bruit se répandit quun homme en Argolide souffrait la torture pour la liberté, et que la foule avait entendu et compris les hautes vérités qui sortaient de ses lèvres inspirées.

X

Quand il apprit que les multitudes s’ébranlaient, son esprit tressaillit dans son vieux corps ; il ne pouvait plus vivre dans une douce paix ; il vint sur la terre où la fureur du vainqueur s’était assouvie, sur ma terre natale. Là tout cœur était un bouclier, toute langue une épée... de vérité ; le nom du jeune Laon ralliait leurs secrètes espérances , pendant que les tyrans chantaient des hymnes de triomphante joie au milieu de nos tribus dispersées.

XI

Il arriva à la colonne solitaire sur le rocher, vl sa douce et puissante éloquence i)ut attendrir les cœurs de ceux qui la gardaient, et faire couler de leurs yeux les larmes du repentir. Ils le laissèrent entrer librement pour m’emporter. — « Depuis lors, dit le vieillard, sept