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ŒUVRES EN PROSE

sère. Mais quels mots peuvent exprimer l’énormité de l’abus qui consiste à leur interdire la nomination de représentants autorisés à s’enquérir de quelle façon on prodigue leur vie, leur labeur, leur bonheur, leur moralité, et si ces dépenses produisent des résultats assez avantageux pour contrebalancer un mal aussi horrible, aussi monstrueux. On crie de toutes parts contre la réforme ; elle est qualifiée d’innovation et condamnée par nombre de gens incapables de réflexion, et qui ont un bon feu, et de quoi boire et manger à discrétion.

Êtres au cœur dur, ou irréfléchis, combien d’hommes sont affamés pendant que vous délibérez, combien périssent pour contribuer à votre plaisir ! J’espère qu’il n’en est point parmi vous qui soient nés Irlandais. Vraiment j’ai peine à croire qu’il y en ait.

Que l’objet de vos associations (car je ne dissimule pas que j’approuve des assemblées dirigées avec ordre, avec tranquillité et d’une manière réfléchie) soit la réforme de ces abus. Elles auront pour objet l’Émancipation universelle, la liberté, le bonheur et la vertu.

Il y a un autre sujet : « La Liberté de la Presse ».

La Liberté de la Presse consiste dans le droit de publier une opinion sur tout sujet qui peut convenir à un écrivain. L’Attorney-Général en 1793 lors du procès de M. Percy, dit-il : « Je ne contesterai jamais à qui que ce soit le droit de discuter à fond un des sujets de gouvernement, et de montrer honnêtement ce qu’il croit un moyen d’amélioration ».