opinion particulière avant que la grande masse du peuple soit si bien convaincue par les arguments de cette opinion, qu’elle cesse enfin d’être particulière, que les raisons aussi bien que les sentiments concourent à établir le bonheur et la liberté, sur la base de la sagesse et de la vertu, tel doit être notre but.
Ne nous laissons pas entraîner à des moyens qui soient indignes de cette fin, et quand tant de choses dépendent de vous-mêmes, ne cessons pas de veiller attentivement à notre conduite. Que quand nous parlons de réforme, on n’ait point à nous objecter que la réforme doit commencer par nous. Dans l’intervalle que laissent les devoirs publics et privés et les travaux nécessaires, ménagez votre temps de façon à pouvoir vous faire à vous-même le plus de bien réel.
Perfectionner votre esprit, c’est se conformer en même temps à ces deux objets. La conversation et la lecture sont les procédés principaux, essentiels pour faire naître dans l’esprit la connaissance et la bonté. La lecture ou la méditation donneront surtout la première de ces qualités ; l’exercice bien réglé des facultés intellectuelles, en vue de répandre des connaissances utiles contribuera, autant que cela dépend de votre valeur individuelle, à cette grande réforme, qui sera parfaite, complète, dès le moment où chacun sera devenu bon et sage. Toute folle doctrine réfutée, toute mauvaise habitude maîtrisée, voilà autant de gagné dans cette grande et excellente cause.
Commencer par la réforme du gouvernement est