Page:Shelley - Œuvres en prose, 1903, trad. Savine.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
ŒUVRES EN PROSE

qu’aux rives de l’Océan Glacial, font songer en même temps à l’effrayant retour des mouvements dans un cadavre, et aux courses surnaturelles d’un esprit. La scène dans la cabine du vaisseau de Walton, l’enthousiasme et la grandeur plus qu’humains du discours de l’Isolé sur le corps de sa victime morte, forment un déploiement de facultés intellectuelles et imaginatives que le lecteur, à notre avis, reconnaîtra avoir été rarement surpassé.


III

LE PRINCE ALEXY HAIMATOFF[1]


[Mémoires du prince Alexy Haimatoff. Traduits du manuscrit original latin, sous la direction personnelle du prince, par John Brown, Esq. 236 pages in-12o, chez Hookham. 1814.][2]

Le suffrage de l’humanité est-il le légitime critérium de la vigueur intellectuelle ? Doit-on regarder les plaintes de ceux qui aspirent à la réputation littéraire, comme l’honorable déconvenue du génie

  1. Critical Review, décembre 1814, tome VI, pages 566–574.
  2. Ce roman pseudonyme, aussi violent dans sa conception et dans son exécution que Zastrozzi et Saint-Irwyn, était l’œuvre d’un camarade de collège et d’un ami de Shelley, Thomas Jefferson Hogg, plus tard son biographe. C’est au professeur Dowden de Dublin, le plus récent biographe de Shelley qu’on doit la découverte de ce curieux article critique de Shelley.