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DE PERCY BYSSHE SHELLEY

rocher en roulant sur la pente d’une montagne. Nous sommes entraînés, haletants d’incertitude et de sympathie, à travers des incidents qui s’amoncellent sur les incidents, des passions qui engendrent d’autres passions. Nous crions « Halte ! Halte ! c’est assez ! » mais il survient encore autre chose ; comme la victime dont ce récit fait l’histoire, nous croyons ne pouvoir en supporter davantage, et il faut que nous en supportions encore davantage. Le Pélion est entassé sur l’Ossa, et l’Ossa sur l’Olympe. Nous montons une Alpe, puis une autre, jusqu’à ce que l’horizon nous apparaisse, vide, désert dans son immensité, que le vertige nous tourne la tête, et que le sol paraisse manquer sous nos pieds.

Ce roman vise au mérite d’être une source de puissantes et profondes émotions. Les sentiments élémentaires de l’esprit humain sont mis à nu et ceux qui ont l’habitude de raisonner profondément sur leur origine et leur tendance, seront peut-être seuls capables de goûter pleinement l’intérêt des actes qui en résultent. Mais comme ils sont fondés sur la nature, il n’est peut-être pas un lecteur, à moins qu’il n’ait de goût que pour un nouveau roman d’amour, en qui ils ne fassent vibrer une des cordes les plus sensibles des profondeurs de son âme. Les sentiments y sont si affectueux, si innocents. Les personnages secondaires de ce drame étrange sont revêtus de la lumière d’un esprit si doux et si noble. Les tableaux d’intérieur familier sont du caractère le plus simple et le plus attachant : celui du père est irrésistible et profond.