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Ça n’avait rien, vraiment, d’un songe habituel,
Et je crois que l’esprit le plus spirituel
Ne l’expliquerait pas !… Non, vrai, qui se propose
De l’expliquer ne peut être qu’une bourrique !…
J’étais… Il me semblait que j’avais… quelque chose…
Ou plutôt que j’étais… Non ! Qu’un fou vous explique
La chose que je fus !…
Un œil n’a jamais écouté,
Une oreille n’a jamais vu,
Une main n’a jamais goûté
Un cœur n’a jamais raconté
Un si drôle de rêve !… Il faut que Coing m’en fasse
Un chant, intitulé : « Le rêve de Culasse ».
Je pourrai le chanter devant le duc… Et même,
Avant de succomber,
Pour donner à la pièce un pathétique extrême,
Je pourrai le chanter sur le corps de Thisbé !…

Il sort.

Scène II.

Athènes. — Une chambre dans la maison de COING.
Entrent COING, FLÛTE, GROIN et L’AFFAMÉ.
COING
Culasse est-il chez lui ?… Y êtes-vous allé ?
L’AFFAMÉ
On ne sait rien !… Sans doute il est ensorcelé !